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Introduction : la technologie, un pont ou un piège ?

Aujourd’hui, il est possible d’envoyer un message en une seconde, de partager un agenda en ligne, de transférer une photo, de rappeler un oubli…
Mais dans un contexte de coparentalité tendue, ces outils deviennent parfois des armes, des détonateurs, ou des sources de malentendus permanents.
Entre textos mal interprétés, réponses qui se font attendre, ou captures d’écran envoyées à la famille, la communication numérique peut amplifier les tensions au lieu de les apaiser.


Pourquoi les messages peuvent envenimer les relations ?

Un texto ou un message WhatsApp, c’est :

  • sans ton, donc sujet à interprétation
  • sans regard, donc sans nuance
  • instantané, donc souvent impulsif
  • archivable, donc potentiellement utilisé comme preuve

Résultat : une phrase banale peut devenir un conflit, une remarque écrite sans méchanceté peut être vécue comme une attaque.


Quand le téléphone devient un champ de bataille

Certains exemples fréquents :

  • « Tu n’as pas répondu ! » → reproche indirect qui fait monter la tension
  • « Je t’ai envoyé le message hier, tu fais exprès de l’ignorer ? »
  • Messages en majuscules, ponctués de points d’exclamation ou d’émojis sarcastiques
  • Groupes de discussion avec d’autres membres de la famille qui deviennent des lieux de règlement de comptes

Ces comportements entretiennent la méfiance et empêchent toute forme de communication saine.


Ce que l’enfant ressent (même s’il ne lit pas les messages)

Même s’il n’a pas accès au téléphone :

  • il sent la tension dans le ton du parent
  • il devient parfois messager ou espion involontaire
  • il est témoin des émotions générées : colère, frustration, silence glacial
  • il peut être pris entre deux feux s’il sent que “l’autre parent ne répond jamais” ou “exagère toujours”

Un enfant n’a pas besoin de lire les mots pour en comprendre l’énergie.


Quelques règles d’or pour une communication numérique plus saine

1. N’écrivez jamais sous le coup de l’émotion

Prenez 10 minutes. Relisez-vous. Si nécessaire, rédigez un brouillon. Un message réfléchi vaut mieux qu’une réponse rapide et agressive.

2. Soyez factuel, pas émotionnel

Privilégiez les faits : heures, dates, besoins. Évitez les jugements, sous-entendus ou phrases culpabilisantes.

3. Clarifiez les attentes

Ne supposez pas que l’autre parent lit tout, comprend tout, ou devine vos intentions. Soyez explicite.

4. Évitez les discussions longues par texto

Si le sujet est complexe, proposez un appel ou une rencontre. Le dialogue direct permet plus de nuances.

5. Gardez votre dignité numérique

Vous pouvez poser vos limites sans provoquer, sans insulter, sans menacer. La maîtrise calme est votre meilleure force.


Quand le message devient une preuve : attention !

Dans certains cas, les échanges écrits sont utilisés devant un médiateur ou un tribunal.
Gardez en tête que chaque mot peut être relu dans un autre contexte.
Écrivez toujours comme si une tierce personne (neutre) allait lire.


Conclusion : l’outil n’est pas le problème… c’est l’usage qu’on en fait

Les applications de messagerie peuvent être un pont, si on y met du respect, de la clarté, de la maturité.
Sinon, elles deviennent un mur, ou pire, un champ de ruines.
Dans une coparentalité difficile, apprendre à bien écrire, c’est déjà un premier pas pour mieux s’entendre.

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