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Introduction : quand l’enfant « ose répondre »

« C’est pas vrai, j’ai pas dit ça. »
« Tu te trompes, ce n’est pas comme ça qu’on fait. »
« Mais la prof, elle a dit le contraire ! »

Ces phrases, beaucoup de parents les entendent… et parfois, elles irritent.
On peut avoir l’impression que l’enfant manque de respect, qu’il conteste l’autorité, qu’il cherche à avoir le dernier mot.
Mais est-ce toujours de l’insolence ? Ou simplement le signe qu’il se sent libre de penser par lui-même ?


Pourquoi les enfants corrigent ou contredisent ?

À partir de 6 ou 7 ans, l’enfant développe :

  • une pensée logique
  • un accès à l’information (école, livres, écrans)
  • un désir d’exister comme individu
  • une sensibilité à la justice et à la vérité

Il ne corrige pas toujours pour provoquer.
Parfois, il essaie simplement de s’affirmer, de vérifier, ou de participer à la réflexion.


Ce qu’il faut observer : le ton, pas seulement les mots

Il y a une différence majeure entre :

  • « Tu te trompes, comme d’habitude ! » (attaque, mépris)
  • et : « Je crois que ce n’est pas ça, regarde ! » (curiosité, dialogue)

L’important, ce n’est pas qu’il contredise…

…c’est comment il le fait, et ce que vous en faites ensuite.


Comment réagir sans écraser la confiance naissante ?

1. Accueillez sans vous sentir menacé

Un enfant qui ose dire « je ne suis pas d’accord » apprend à se positionner. Ce n’est pas un rejet, c’est un exercice de pensée.

2. Encouragez le dialogue, pas la guerre

Plutôt que « Tu vas te taire, oui ? », essayez :

« Explique-moi ce que tu veux dire »
« Montre-moi où tu as vu ça »

Cela transforme le conflit en échange.

3. Posez des limites claires au ton employé

Ce n’est pas le désaccord qui dérange, c’est le ton irrespectueux.
Expliquez qu’on peut discuter sans rabaisser, sans moquer, sans hausser la voix.

4. Acceptez d’avoir tort (même devant lui)

Un parent n’est pas infaillible. Reconnaître une erreur, c’est montrer l’exemple de l’humilité.

Et ça apprend à votre enfant qu’il peut, lui aussi, reconnaître ses torts sans honte.


Ce qu’il apprend à travers cette liberté d’expression

  • L’écoute
  • La construction d’une pensée autonome
  • La capacité à défendre un point de vue avec respect
  • Le courage de ne pas simplement dire « oui » pour éviter les conflits

Ces compétences… ce sont aussi celles qu’on souhaite pour les adultes.


Conclusion : mieux vaut un enfant qui contredit qu’un enfant qui se tait par peur

Un enfant qui ose parler, c’est un enfant qui se sent assez en sécurité pour exister devant vous.
Il n’est pas forcément en crise d’adolescence précoce.
Il est en train d’apprendre à être lui-même.
À vous de lui montrer que cette voix, il peut l’utiliser avec respect, sans jamais avoir à la cacher.

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