Cette phrase tombe souvent comme une gifle. Elle bouscule, elle inquiète, elle pique là où ça fait mal. Et pourtant, dans la bouche d’un enfant, ce n’est pas toujours un rejet. C’est souvent une émotion brute, mal exprimée, ou un signal qu’il faut décrypter.
Derrière la phrase, quelle émotion ?
L’enfant ne dit pas toujours ce qu’il pense. Il dit ce qu’il ressent. « Je veux vivre chez l’autre » peut vouloir dire :
- « Je suis en colère contre toi. »
- « Tu ne m’as pas laissé assez de liberté. »
- « Je veux voir mon autre parent plus souvent. »
- « J’ai besoin d’attention ou de changement. »
Ce n’est pas un verdict. C’est une demande.
Ne pas réagir à chaud
Même si la phrase heurte, mieux vaut ne pas se braquer. Une réponse défensive ou blessée risque d’amplifier la distance. Prenez une inspiration, puis dites quelque chose comme :
« Je comprends que tu ressentes ça. Parle-moi un peu plus de ce qui te ferait du bien. »
Cela ouvre la porte au dialogue au lieu de la refermer.
Éviter la compétition parentale
Changer de résidence n’est pas une récompense ou une punition. C’est un choix important qui doit se faire dans l’intérêt de l’enfant, et pas en fonction de ses frustrations passagères. Cela dit, il ne faut pas minimiser non plus son mal-être. Chaque plainte mérite d’être entendue, même si elle n’est pas suivie d’un changement.
Quand faut-il s’inquiéter ?
Si l’enfant répète cette demande, montre des signes de détresse ou exprime un mal-être profond dans une des maisons, il faut creuser davantage. Dans certains cas, une médiation familiale ou une discussion en présence d’un intervenant neutre peut permettre de faire émerger les vraies raisons.
Conclusion : Une occasion d’écouter plus que de réagir
Quand l’enfant dit « Je veux vivre avec l’autre parent », il ne vous abandonne pas. Il vous tend une alerte, un signal émotionnel. L’écouter avec calme et attention, sans se sentir menacé, permet souvent d’éviter que cette phrase ne devienne une fracture.