On dit souvent que les enfants oublient vite. C’est vrai pour certaines choses. Mais certaines paroles restent. Pas forcément les cris. Plutôt les petites phrases, dites sans réfléchir, qui laissent une trace. Une trace invisible, mais durable.
Quand les mots deviennent des empreintes
« Tu es comme ton père. »
« Je n’en peux plus de toi. »
« Tais-toi, tu ne comprends rien. »
Ces mots ne sont pas toujours criés. Parfois, ils sont lâchés dans un moment de fatigue, de stress ou de frustration. L’adulte passe à autre chose. L’enfant, lui, reste figé.
À l’inverse, il y a des phrases qui construisent, qui apaisent :
« Je suis fier de toi. »
« Même quand je suis fâché, je t’aime. »
« Tu as le droit de te tromper. Je suis là. »
La mémoire émotionnelle des enfants
Les enfants ne retiennent pas tout. Mais ils retiennent ce qui touche à l’amour, à la sécurité, à leur valeur. Un mot blessant, répété, devient une croyance intérieure : « Je ne suis pas assez bien », « Je dérange », « Je dois être parfait pour qu’on m’aime ».
Les mots du quotidien qui comptent
Il ne s’agit pas d’être parfait. Mais d’être attentif. Dire « bonjour », « pardon », « merci », « je t’aime »… Ce sont de petites graines qu’on sème tous les jours. Et qui, un jour, deviennent des racines.
Réparer par la parole
Un mot peut blesser. Un autre peut guérir. Il n’est jamais trop tard pour dire :
« Ce que j’ai dit l’autre jour t’a peut-être blessé. Je suis désolé. Ce n’est pas ce que je voulais. »
C’est puissant. Parce que ça enseigne aussi à l’enfant qu’il a le droit d’exprimer ses émotions, qu’on peut se tromper, et qu’on peut réparer.
Conclusion : Nos mots façonnent leur monde intérieur
Les mots d’un parent, c’est un miroir pour l’enfant. Il s’y regarde pour comprendre qui il est. Et plus ce miroir est clair, aimant et juste, plus l’enfant se construit en confiance.