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Article32

Introduction : quand la nuit devient un terrain d’angoisse

Avec l’automne, les jours raccourcissent, les soirées s’allongent… et pour certains enfants, la peur de la noirceur s’installe.
Ils réclament une veilleuse, refusent d’éteindre la lumière, veulent dormir dans le lit des parents, ou pleurent dès qu’ils entendent un bruit.
Ces peurs, bien qu’intenses, sont normales : elles font partie du développement émotionnel.
Mais mal gérées, elles peuvent se transformer en anxiété du coucher, voire en angoisse nocturne persistante.


1. D’où vient la peur du noir ?

La peur de la nuit est souvent liée à :

  • l’imagination qui s’éveille : l’enfant confond rêve et réalité ;
  • le manque de repères sensoriels : tout semble plus grand, plus silencieux, plus inconnu ;
  • la solitude : il passe d’un monde actif et lumineux à un espace calme et intérieur ;
  • les changements récents : séparation, déménagement, rentrée scolaire, disputes parentales…

Le noir n’est pas effrayant en soi. C’est le vide qu’il crée que l’enfant remplit avec ses émotions.


2. Cauchemar ou terreur nocturne ?

Il est essentiel de distinguer les deux :

Type de peurMomentRéactionL’enfant s’en souvient ?
CauchemarFin de nuitPleure, appelle un parentOui
Terreur nocturneDébut de nuitHurle, bouge, mais dort encoreNon

Dans les deux cas, il ne faut pas minimiser, mais rassurer sans dramatiser.


3. Ce que le parent peut faire

✔ Éviter les punitions liées au coucher

Les phrases comme “Si tu te relèves encore, je ferme la porte” renforcent la peur.

L’enfant n’a pas besoin d’autorité à ce moment-là, il a besoin de sécurité.

✔ Préparer un rituel rassurant

Lecture douce, musique calme, prière ou mots apaisants — un rituel constant aide le cerveau à associer le sommeil à la paix.

✔ Parler des peurs en plein jour

Le soir, le cerveau est trop fatigué pour raisonner. Parlez des cauchemars le lendemain, avec douceur :

“Tu crois que ton rêve voulait te dire quelque chose ?”

✔ Laisser un point de lumière discret

Une veilleuse douce ou la porte entrouverte peut suffire à restaurer un sentiment de contrôle.

✔ Offrir un objet transitionnel

Une peluche, un foulard avec le parfum du parent, une photo — un pont affectif qui rassure.


4. Ce qu’il vaut mieux éviter

  • Les écrans avant le coucher (ils stimulent au lieu d’apaiser).
  • Les histoires effrayantes ou les menaces “pour le faire dormir”.
  • Le sarcasme : “Tu es grand, arrête d’avoir peur du noir.”
  • Les changements constants d’endroit pour dormir.

5. Et quand la peur devient trop envahissante ?

Si l’enfant :

  • refuse systématiquement de dormir seul ;
  • se réveille plusieurs fois par nuit pendant des semaines ;
  • ou manifeste des signes d’anxiété dans la journée,

il peut être utile d’en parler à un psychologue spécialisé en enfance.

Ce n’est pas une faiblesse : c’est une façon de prévenir une anxiété plus profonde.


Conclusion : apprivoiser la nuit, c’est apprendre à se faire confiance

La peur du noir, comme toutes les peurs d’enfance, est une étape.
Elle ne disparaît pas d’un coup, mais elle s’adoucit avec le temps, la sécurité et la constance.

Et derrière chaque “Je veux pas dormir seul”, il y a souvent une demande silencieuse :

“Reste un peu… le temps que je retrouve confiance en moi.”

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