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Introduction : le cœur plein, les bras vides

L’été, avec ses promesses de liberté et de repos, peut aussi être une saison douloureuse pour certains parents. Lorsque l’enfant part pour plusieurs jours — ou plusieurs semaines — chez l’autre parent, surtout pour la première fois, c’est un vide qui s’installe.
Un vide dans la maison. Un vide dans les routines. Mais surtout, un vide dans le cœur.
Faut-il tout contrôler à distance ? Lâcher prise complètement ? Comment rester présent quand on n’est plus là physiquement ?

Cet article propose des repères concrets et humains pour traverser cette période sans perdre le lien… ni soi-même.


Une séparation qui touche autant le parent que l’enfant

Pour certains enfants, partir en vacances chez l’autre parent est une fête. Pour d’autres, c’est source d’anxiété ou de confusion.
De même, pour le parent resté seul, cela peut provoquer :

  • Une sensation d’abandon ou de mise à l’écart
  • Un sentiment de perte de contrôle sur le quotidien de l’enfant
  • Une remontée d’émotions liées à la séparation ou à la solitude
  • Des insomnies, des pensées envahissantes, voire un vide identitaire

Il ne s’agit pas de faiblesse. Il s’agit d’un lien d’attachement réel qui vit une mise à distance.


Ce que l’enfant ressent… même s’il ne le dit pas

Un enfant en vacances peut sembler s’amuser, se détendre, ou même vous oublier un peu. Et pourtant :

  • Il pense souvent à vous, sans oser en parler pour ne pas froisser l’autre parent.
  • Il observe tout ce que vous faites (ou ne faites pas) à distance.
  • Il a besoin de sentir que vous tenez bon, pas que vous souffrez pour lui.

Ce n’est donc pas le nombre d’appels qui compte, mais la manière dont le lien est nourri.


Comment rester connecté sans s’imposer ?

Voici quelques gestes simples et respectueux pour préserver le lien sans interférer :

* Envoyer un petit mot discret dans la valise

Un dessin, une photo, un mot doux plié dans un livre. Cela crée une présence invisible mais réconfortante.

* Établir un petit rituel à distance

Par exemple, vous pouvez dire : « À 20h chaque soir, je t’envoie une pensée spéciale. »
Ou créer un jeu de correspondance : emoji du jour, photo d’un objet à retrouver…

* Respecter l’espace de l’autre parent

Éviter d’appeler à tout moment ou de demander des comptes. Cela permet à l’enfant de vivre son séjour sans se sentir déchiré.

* Utiliser des outils modernes… sans en abuser

Un appel vidéo rapide, un message audio affectueux, une carte postale électronique : autant de moyens qui rassurent… à condition qu’ils ne deviennent pas une pression.


Et pour le parent resté seul : comment traverser ce vide ?

• Nommer ce que vous ressentez, sans honte

Vous avez le droit d’avoir mal. Écrire dans un journal, parler à un proche ou consulter peut aider à ne pas tout garder à l’intérieur.

• Ne pas vivre en « mode pause »

Continuez vos projets, vos sorties, votre vie personnelle. Votre enfant a besoin de sentir que vous allez bien, même sans lui.

• Préparer doucement les retrouvailles

Un petit mot d’accueil, un plat qu’il aime, une activité à faire ensemble… mais sans en faire un spectacle. Le naturel rassure plus que les démonstrations.


Conclusion : la distance n’annule pas l’amour

Être loin de son enfant ne signifie pas être absent. Parfois, c’est justement dans ces moments de silence, d’attente et de manque, que le lien se renforce autrement.
Vous n’êtes pas oublié. Vous êtes enraciné dans le cœur de votre enfant, tant que vous restez un repère stable et aimant.

Et rappelez-vous : ce n’est pas votre présence physique qui compte le plus, mais la trace affective que vous laissez.

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